(Leipzig 1857 - 1920 Großjena)
Temps et gloire
1898
planche 11 de l'Opus XI, Vom Tode (De la mort), 2e partie
gravure originale à l’eau-forte et aquatinte
45,5 x 27,6 cm (planche) ; 61,4 x 46,1 cm (feuille)
belle épreuve sur papier japon
Référence : Singer 240 vi
Bénézit, Paris, Ernest Gründ Editeur
H. W. Singer, Max Klingers Radierungen, Stiche und Steindrucke. Wissenschaftliches Verzeichnis, Berlin, Amsler & Ruthardt 1909
The Metropolitan Museum of Art, New York (possède une épreuve à l'iconographie identique à la présente feuille) ;
Staatliche Kunsthalle, Karlsruhe (possède une épreuve identique à la présente feuille)
« Max Klinger (1857-1920), peintre, sculpteur et graveur allemand, figure du symbolisme : la définition des dictionnaires n’est pas fausse. Klinger est en effet l’un de ces artistes qui, dans le dernier tiers du XIXe siècle et jusqu’à la Première Guerre mondiale, ont placé sous les yeux de leurs contemporains, généralement plus préoccupés d’industries et de colonies, des allégories souvent inspirées de l’Antiquité.
Klinger a eu des relations cordiales avec Arnold Böcklin (1827-1901). Il est le contemporain de Franz von Stuck (1863-1928), qui aimait autant que lui peindre nymphes, centaures, divinités et démons. Dans la période de son succès dans les pays germaniques, ce courant a été peu montré et encore moins apprécié en France – parce qu’il venait d’Allemagne. Que Klinger ait séjourné à Paris de 1883 à 1886, qu’il y soit revenu rencontrer Rodin, qu’il ait été lecteur de Flaubert et de Zola, tout cela n’y a rien changé – et, de toute façon, il était à peu près inconnu en France.
Ignorance regrettable, car non seulement Klinger est l’un des créateurs les plus surprenants de son temps, bien au-delà d’un style symboliste général, mais encore, quand il meurt, il a des admirateurs qui ont laissé par la suite quelques traces dans l’art du XXe siècle : Giorgio De Chirico, Max Ernst, Max Beckmann.
[…] Sculpteur, il accepte de s’inscrire dans un style néoclassique dont il ne trouble que légèrement les règles. Peintre, il est plus déconcertant, avec, de temps à autre, des glissades inattendues du côté de Cézanne. Mais cela n’est rien en comparaison de son usage de l’eau-forte, d’une liberté unique.
Sur le cuivre, il se permet tout, d’autant qu’il en sait les techniques par cœur. Il s’affranchit des principes de la perspective, qu’il raccourcit ou segmente. Il enferme les figures dans des espaces étroits, coincés entre des rochers, des végétations épaisses ou des murs. Il aime à les suspendre en lévitation, en plein ciel, et à les plonger sous l’eau, profondeurs aquatiques vues en coupe comme dans les livres d’histoire naturelle.
On pense du reste souvent à ces ouvrages. Klinger leur prend le ptérodactyle, la tortue géante, le puma, le cygne noir et des animaux marins, genre tritons, dont on ignore le nom, à supposer qu’il ne les ait pas inventés. Dans les livres illustrés d’histoire et d’archéologie qui abondent à partir du milieu du XIXe siècle, il trouve des scènes de la vie des sauvages, des barbares et des nomades, de la préhistoire à nos jours en passant par le Moyen Âge et la guerre de Trente Ans. S’ajoutent à cette mémoire visuelle l’iconographie biblique et celle des allégories sacrées et profanes. Et, par ailleurs, tout ce que Klinger voit dans les villes où il vit – Leipzig – ou séjourne – Paris, Rome, Berlin. »
— Extrait de Philippe Dagen, « Max Klinger, fantasque maître graveur », Le Monde, 25 juillet 2012.
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