Valentin LE CAMPION, né Valentin BITT

(Moscou 1903 - 1952 Le Plessis-Robinson )
Mai sanglant ou Blutmai
1930
Aquarelle, encre noire, lavis d’encre noire, rehauts à la gomme arabique et à la gouache argentée sur papier ; traits sous-jacents au crayon de graphite
29,1 x 36,7 cm
signé ‘Valentin BITT’ en bas à droite et titré '1 mai 1929 Berlin' en bas au centre
une légère pliure sur l'angle inférieure gauche ; quelques traces de punaises sur les angles, bon état général 

 

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En savoir plus

Valentin Le Campion, né Valentin Bitt, était un graveur sur bois et illustrateur franco-russe.


Formé d’abord en Russie à l’école d’art fondée par Feodor Ivanovich Rerberg, il fuit le régime soviétique en 1927 et s’installe en France. À Paris, il étudie auprès de Stéphane Pannemaker et commence à illustrer des œuvres littéraires populaires. Parmi les plus remarquables figure son édition des Dieux ont soif d’Anatole France, publiée en 1946 par les Éditions littéraires de France et illustrée de pas moins de 137 gravures sur bois.

Artiste reconnu, Le Campion expose régulièrement au Salon des Artistes Français entre 1931 et 1951, et gagne l’admiration de ses contemporains. Au cours de sa carrière, il réalisa plus de 1 600 gravures sur bois, dont un nombre important d’ex-libris. Une large part de son œuvre est aujourd’hui conservée dans les collections de la Bibliothèque nationale de France et du Musée de l’Ermitage.

Le dessin présenté se réfère aux événements du Blutmai (« Mai sanglant »), affrontements violents qui eurent lieu en Allemagne en 1929 entre manifestants de gauche et forces de police. Au premier plan, des scènes de tirs de police rappellent les victimes des émeutes, qui coûtèrent la vie à trente-trois membres du Parti communiste allemand ainsi qu’à des civils sans affiliation politique. Par un récit visuel saisissant, Le Campion figure les révolutionnaires de gauche comme des incarnations de la lutte pour la liberté, dans une iconographie qui évoque la Liberté guidant le peuple de Delacroix. À droite, il fait allusion aux forces montantes du nazisme, soulignant les tensions croissantes entre mouvements populaires et Parti social-démocrate allemand au pouvoir. Riche en détails anecdotiques, ce dessin constitue un puissant témoignage sur les divisions idéologiques et les bouleversements violents qui annonçaient l’effondrement de la République de Weimar.

La composition rappelle de façon évidente Metropolis de George Grosz. Par le traitement de l’image – cadrage, densité architecturale et structure d’ensemble –, Valentin Le Campion évoque délibérément la vision apocalyptique de Grosz sur Berlin en temps de guerre, insistant sur l’aliénation de l’homme lancé vers sa propre destruction. Cette référence assumée renforce de manière significative la dimension politique du dessin.

Bibliographie sélective

Bénézit, Paris, Ernest Gründ Editeur

Musées notables

Bibliothèque nationale de France, Paris
Musée de l’Ermitage, Saint- Pétersbourg

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Tel :  +33 (0)7 66 26 78 79  

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